Pour ce troisième volet des mémoires lombéziennes, Marie Christine et Robert Barlan vous ouvrent la porte de leur grande maison. Si Robert est fils unique, Marie-Christine, elle, est la dernière-née d’une fratrie de onze.
Ces parents, immigrés italiens natifs de Trévise se sont d’abord implantés à Pontejac en en 1924 puis dans une métairie samatanaise en 1935. Très jeunes, ils aident leurs parents, Robert s’absente de l’école des journées entières pour donner un coup de main à son père maraîcher à Lombez et Marie-Christine aide aux corvées.
Le dépiquage du mois d’août était particulièrement laborieux et festif. Il faut imaginer une quarantaine d’ouvriers autour de la batteuse, des faucheuses et lieuses. Et malgré la chaleur estivale, les potages, les volailles accompagnées d’haricots en grains sans oublier le café et le pousse-café constituaient le repas de midi.
Les époux Barlan ont toujours travaillé ensemble, ont élevé deux garçons, Christian qui a repris l’entreprise familiale en 1996 et Joël, installé au Mexique, ont été soucieux d’organiser une fin de vie décente à leurs parents. Dans les années 80, leur premier voyage en Tunisie est le début d’une longue liste de dépaysements choisis. On est partis loin, souvent, mais c’est en Amérique du Sud que nous avons ressenti notre premier choc culturel. La Colombie reste notre coup de cœur.
A respectivement 85 et 87 ans, Marie-Christine est encore en pleine forme, Robert, lui, ne fait plus ces longues promenades qu’il affectionnait tant, sa santé fragile le lui interdisant. Pour la sacro-sainte photographie, il tire quand même un sourire en blaguant : « C’est pas facile de vieillir tu sais, je ne vois plus les jolies filles ».
Merci à tous les deux pour ce moment de complicité sincère.